Les chaînes de télévision reçoivent leur cadeau de Noël en avance, mais ne pourront le déballer qu’en janvier 2020. Franck Riester, le ministre de la Culture, a dévoilé les grands contours de la nouvelle réforme de l’audiovisuel. On trouve dans celle-ci de grands aménagements pour les plateformes de SVoD. Netflix, Amazon ou encore Disney + seront sommés d’investir dans les productions françaises à hauteur de 16 % de leur chiffre d’affaires réalisé en France. En contrepartie, ces services bénéficieront d’allégement concernant la chronologie des médias. Faute d’accord, Franck Riester prévoit purement et simplement d’interdire à ces services un accès en France.
Si le discours se veut belliqueux pour les services de SVoD, le ton est beaucoup plus mielleux pour les chaînes de télévision en renflouant assez grassement leurs régies publicitaires. Selon le Parisien, les chaînes pourront bénéficier d’une troisième coupure publicité pour les films et téléfilms de plus d’1h30. Une requête maintes fois formulée par TF1 et M6. Les chaînes ne seraient plus obligées d’attendre 20 minutes entre deux coupures pub désormais. Dans les pauses publicitaires, les chaînes de télévision pourront opter pour la géolocalisation. Par exemple, un foyer dijonnais ne verra pas les mêmes publicités qu’un foyer toulousain. Les chaînes pourront également, et ce sera une véritable nouveauté, diffuser la publicité pour les films de cinéma, à condition que le cinéma d’auteur français soit autant promu que les films américains. Cette mesure pourrait intervenir dès le 1er janvier 2020.
La fièvre du samedi soir
Si la satisfaction est de rigueur du côté du patron du groupe M6, c’est la crispation du côté des téléspectateurs qui, sur les réseaux sociaux, maugréent à l’idée de subir une troisième coupure publicité alors qu’ils considèrent que la deuxième était déjà de trop.
Du côté du cinéma, c’est également un coup dur. Les associations BLIC (Bureau de Liaison des Industries Cinématographiques), BLOC (Bureau de Liaison des Organisations du Cinéma) et l’ARP (Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs) voient en cette réforme le « renoncement à toute ambition culturelle, à la seule faveur des diffuseurs ». Ces trois organismes demandent « solennellement un report des arbitrages finaux ». Le ministère de la Culture prévoit de détailler la réforme dès le courant de l’automne.
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