Chaque année, les libraires voient leurs stocks de nouvelles œuvres gonfler en septembre. Pour le monde de l’édition et les lecteurs, les fins d’année sont toujours très studieuses.
Qu’est-ce que la rentrée littéraire exactement ?
On pourrait penser que la forte fréquentation des librairies et papeteries de fin août à novembre, due à la rentrée des classes, incite les éditeurs à sortir en masse leurs nouvelles œuvres. Mais une autre raison que la visibilité entre en ligne de mire : les prix littéraires. Les présélections ont lieu à cette même période et l’on voit alors les vitrines se remplir de nouveaux romans. Malgré la chute de 15 % dans le volume des nouveaux livres édités depuis 2010, les maisons d’édition tiennent à réserver une place de choix à leurs protégés. Lors de la rentrée littéraire, seules les œuvres d’auteurs non encore primés et sur lesquelles les maisons d’édition ont parié sont mises à l’honneur. Les autres s’offriront une parution à partir de janvier.
La course aux prix : la bataille des éditeurs
Les éditeurs font de vrais paris sur leurs poulains. Le meilleur moyen de s’assurer un succès est d’obtenir un prix littéraire. On ne compte plus les dizaines de prix remis en France comme le prix Interallié ou Médicis. Mais ceux qui impactent le plus les ventes, après le célèbre prix Goncourt, sont le Renaudot et le Femina avec en moyenne 150 000 à 200 000 ventes supplémentaires consécutives à leur obtention. Le prix Goncourt reste évidemment le plus recherché. Il est remis au « meilleur ouvrage d’imagination écrit en prose paru dans l’année ». Ce prix prestigieux est décerné en novembre, soit juste avant le boum des ventes dues aux fêtes de fin d’année. Il n’est remis qu’une seule fois par auteur, ce qui explique la stratégie de ne sortir que des auteurs non primés en septembre.
Pour l’anecdote, un seul auteur a réussi l’exploit de recevoir deux fois le prix Goncourt : outre son immense talent, Romain Gary a été récompensé pour son livre Les racines du ciel, puis pour La vie devant soi. Pour y parvenir, l’auteur a publié sa deuxième œuvre sous le pseudonyme d’Émile Ajar. Une petite ruse qui a plutôt bien fonctionné ! Si la récompense associée au prix est symbolique ‒ un simple chèque de 10 euros ‒, le bandeau rouge sur la première de couverture garantit des ventes à hauteur de 3 millions d’euros en seulement 8 semaines pour la maison éditrice. Le pari devient alors le jackpot !
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