Signée par de très nombreuses stars françaises, une pétition dénonce le système « élitiste et fermé » de l’Académie des César. Devant ce marasme ambiant, la direction a démissionné de manière collective.
Les sourires seront sans doute crispés le 28 février, date de la cérémonie des César. Pour sa 45e édition, l’Académie des arts et techniques du cinéma est vertement tancée par de nombreux professionnels du cinéma français. En cause, une politique exercée par l’Académie jugée trop fermée. Un coup d’État de la part des signataires qui exigent beaucoup plus de démocratie et moins d’opacité dans cette académie. Si les membres de l’Académie peuvent voter pour les nominations et les récompenses, ils n’ont en revanche aucun pouvoir concernant le fonctionnement de l’Académie, le déroulé de la cérémonie ou encore les élections de la direction.
Parmi les signataires, on retrouve des noms très prestigieux tels que Omar Sy, Karine Viard, Marina Foïs, Jacques Audiard, Olivier Nakache, Bertrand Tavernier, Michel Hazanavicius, etc. Près de 400 grands noms du cinéma français, qui estiment que l’Académie manque de transparence. À travers cette missive, les signataires espèrent surtout que l’Académie prenne exemple sur les autres organisations américaines ou encore britanniques, où les modes d’élections sont plus ouverts aux membres.
Un dîner presque défait
Le motif de cette fronde ne fait guère de doute. La direction avait eu un mois de janvier très compliqué, avec la polémique sur le film J’accuse de Roman Polanski, qui a récolté 12 nominations alors que le réalisateur est toujours condamné par la justice américaine pour abus sexuel sur mineur. Elle allait connaître un nouveau couac, cette fois interne, avec le dîner des Révélations. Un dîner traditionnel parrainé par un acteur ou un réalisateur confirmé, dans lequel 36 des candidats aux nominations pour les César du meilleur espoir féminin et masculin étaient présents
« Le jour du dîner des Révélations, nous apprenions que deux marraines (Virginie Despentes et Claire Denis) choisies par de jeunes acteurs pour les accompagner lors de cette soirée avaient été refusées par l’Académie des Césars de façon arbitraire, voire discriminatoire. Le soir même, son président, Alain Terzian, envoyait une lettre d’excuses, mais sans répondre sur le fond aux questions soulevées par cette affaire. Des excuses, mais pas d’explications », peut-on lire dans la tribune.
Démission collective
Dans un communiqué assez concis, la direction de l’Académie des César a annoncé jeudi 13 février sa démission collective, soit trois jours après la tribune ouverte. Une véritable surprise eu égard au timing : « Pour honorer celles et ceux qui ont fait le cinéma en 2019, pour retrouver la sérénité et faire que la fête du cinéma reste une fête, le conseil d’administration de l’Association pour la Promotion du Cinéma (Académie des arts et technique du cinéma) a pris la décision à l’unanimité de démissionner. Cette démission collective permettra de procéder au renouvellement complet de la direction », a indiqué l’Académie, présidée depuis 2003 par le producteur Alain Terzian.
Une assemblée générale se tiendra après la cérémonie, prévue pour le 28 février prochain. Le ministre de la Culture Franck Riester a d’ores et déjà souhaité que la future direction de l’Académie« représente le cinéma français dans toutes ses esthétiques et sa diversité ».
En attendant la cérémonie, Stardust MasterClass, la plateforme dédiée au cinéma, à l’audiovisuel et à l’écriture, vous met en avant la liste des nominations pour les César et rappelle son propre concours, qui aura lieu cet automne dans trois catégories : Meilleur court métrage – meilleur roman – meilleur scénario de long métrage. Plus d’informations sur cette page https://stardustmasterclass.com/grand-concours-cinema-audiovisuel-écriture/
CÉSAR : LES NOMINATIONS
Dans un communiqué assez concis, la direction de l’Académie des César a annoncé jeudi 13 février sa démission collective, soit trois jours après la tribune ouverte. Une véritable surprise eu égard au timing : « Pour honorer celles et ceux qui ont fait le cinéma en 2019, pour retrouver la sérénité et faire que la fête du cinéma reste une fête, le conseil d’administration de l’Association pour la Promotion du Cinéma (Académie des arts et technique du cinéma) a pris la décision à l’unanimité de démissionner. Cette démission collective permettra de procéder au renouvellement complet de la direction », a indiqué l’Académie, présidée depuis 2003 par le producteur Alain Terzian.
Meilleur film
• Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
• Grâce à Dieu de François Ozon
• Hors Normes d’Olivier Nakache et Éric Toledano
• J’accuse de Roman Polanski
• Les Misérables de Ladj Ly
• La Belle Époque de Nicolas Bedos
• Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin
Meilleur réalisateur
• Roman Polanski pour J’accuse
• François Ozon pour Grâce à Dieu
• Olivier Nakache et Éric Toledano pour Hors Normes
• Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu
• Ladj Ly pour Les Misérables
• Nicolas Bedos pour La Belle Époque
• Arnaud Desplechin pour Roubaix, une lumière
Meilleure actrice
• Anaïs Demoustier pour Alice et le maire
• Eva Green pour Proxima
• Adèle Haenel pour Portrait de la jeune fille en feu
• Chiara Mastroianni pour Chambre 212
• Noémie Merlant pour Portrait de la jeune fille en feu
• Doria Tillier pour La Belle Époque
• Karin Viard pour Chanson Douce
Meilleur acteur
• Daniel Auteuil pour La Belle Époque
• Damien Bonnard pour Les Misérables
• Vincent Cassel pour Hors Normes
• Jean Dujardin pour J’accuse
• Reda Kateb pour Hors Normes
• Melvil Poupaud pour Grâce à Dieu
• Roschdy Zem pour Roubaix, une lumière
Meilleur acteur dans un second rôle
• Swann Arlaud pour Grâce à Dieu
• Grégory Gadebois pour J’accuse
• Louis Garrel pour J’accuse
• Benjamin Lavernhe pour Mon Inconnue
• Denis Ménochet pour Grâce à Dieu
Meilleure actrice dans un second rôle
• Fanny Ardant dans La Belle Époque
• Josiane Balasko dans Grâce à Dieu
• Laure Calamy dans Seules les Bêtes
• Sara Forestier dans Roubaix, une lumière
• Hélène Vincent dans Hors Normes
Meilleur espoir féminin
• Luàna Bajrami pour Portrait de la jeune fille en feu
• Céleste Brunnquell pour Les Éblouis
• Lyna Khoudri pour Papicha
• Nina Meurisse pour Camille
• Mama Sané pour Atlantique
Meilleur espoir masculin
• Anthony Bajon pour Au nom de la Terre
• Benjamin Lesieur pour Hors Normes
• Alexis Manenti pour Les Misérables
• Liam Perron pour La Vie scolaire
• Djebril Zonga pour Les Misérables
Meilleur premier film
• Atlantique de Mati Diop
• Au nom de la terre d’Édouard Bergeon
• Le Chant du loup d’Antonin Baudry
• Les Misérables de Ladj Ly
• Papicha de Mounia Meddour
Meilleur documentaire
• 68, mon père et les clous de Samuel Bigiaoui
• La Cordillère des songes de Patricio Guzman
• Lourdes de Thierry Demaizière et Alban Teurlai
• M de Yolande Zauberman
• Wonder Boy Olivier Rousteing, né sous X d’Anissa Bonnefont
Meilleur film étranger
• Douleur et Gloire de Pedro Almodovar
• Le Jeune Ahmed de Jean-Pierre et Luc Dardenne
• Joker de Todd Phillips
• Once Upon a Time… de Quentin Tarantino
• Parasite de Bong Joon-Ho
• Lola vers la mer de Laurent Micheli
Meilleur scénario original
• Nicolas Bedos pour La Belle Époque
• François Ozon pour Grâce à Dieu
• Éric Toledano et Olivier Nakache pour Hors Normes
• Ladj Ly, Giordano Gederlini et Alexis Manenti pour Les Misérables
• Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu
Meilleure adaptation
• Costa-Gavras pour Adults in the Room
• Roman Polanski et Robert Harris pour J’accuse
• Jérémy Clapin et Guillaume Laurant pour J’ai perdu mon corps
• Arnaud Desplechin et Léa Mysius pour Roubaix, une lumière
• Dominik Moll et Gilles Marchand pour Seules les bêtes
Meilleur film d’animation
• J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin
• La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti
• Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec
Meilleur court métrage d’animation
• Ce magnifique gâteau d’Emma de Swaef et Marc James Roels
• Je sors acheter des cigarettes d’Osman Cerfon
• Make It Soul de Jean-Charles Mbotti Malolo
• La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel
Meilleur court métrage
• Beautiful Loser de Maxime Roy
• Le Chant d’Ahmed de Foued Mansour
• Chien bleu de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
• Nefta Football Club d’Yves Piat
• Pile poil de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller