Le printemps du cinéma démarre dans quelques jours. À cette occasion, Stardustmasterclass s’est posé la question de l’attractivité du cinéma en France, alors que les plateformes de streaming prennent de plus en plus de place dans nos vies. Éclairage sur la fréquentation des salles obscures.
Se déroulant du 17 au 19 mars, le printemps du cinéma fête sa 20e édition. Avec des places à 4 € pendant trois jours, c’est l’occasion de voir plusieurs films à des prix attractifs. Mais pour autant, on est en droit de se poser la question : les gens vont-ils toujours au cinéma en France ? Le bilan 2018 montre une baisse des fréquentations en salle de cinéma dans l’hexagone, où l’on totalise 200,5 millions d’entrées sur l’année écoulée, contre 209 millions en 2017. Une baisse qui n’inquiète pas pour autant Richard Patry, président de la fédération nationale des cinémas français, qui, dans une interview accordée au Parisien, estime que cette baisse s’explique par rapport à plusieurs facteurs comme la coupe du monde, la grève des cheminots de la SNCF, les fortes chaleurs en été, ou encore le mouvement des gilets jaunes. « On ne s’en sort finalement pas trop mal par rapport à ce qu’on aurait pu craindre », résume-t-il. D’ailleurs, le patron des cinémas français voit plutôt cette année 2018 avec réjouissance, se félicitant que quatre productions françaises figurent parmi les meilleures entrées de l’année :
1. Les Indestructibles 2 (5,8 millions d’entrées)
2. Les Tuche 3 (5,3 millions d’entrées)
3. La Ch’tite Famille (5,6 millions d’entrées)
4. Avengers : Infinity War (5,1 millions d’entrées)
5. Le Grand Bain (4,2 millions d’entrées)
6. Black Panther (3,7 millions d’entrées)
7. Taxi 5 (3,7 millions d’entrées)
8. Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald (3,7 millions d’entrées)
9. Jurassic World : Fallen Kingdom (3,7 millions d’entrées)
10. Bohemian Rhapsody (3,5 millions d’entrées)
Une bonne année pour les films français
Malgré cette baisse, les films français ont pu tirer leur épingle du jeu. Car si on enregistre effectivement une diminution de – 3 % par rapport à l’année 2017, elle est à mettre en exergue par rapport aux baisses dans d’autres pays européens, où l’on enregistre une baisse de – 4 % en Espagne, – 9 % en Italie et – 17 % en Allemagne, que Richard Patry explique par une absence de gros succès nationaux, contrairement aux films français qui totalisent 40 % des entrées sur son territoire. Même si l’on constate quelques déceptions (Gaston Lagaffe, Becassine, Les Aventures de Spirou et Fantasio, Amoureux de ma femme), le cinéma français peut garder un certain optimisme pour l’année 2019 avec des films attendus comme Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ?, qui a dépassé les 5 millions d’entrées en seulement deux semaines. Même si les deux premiers mois de l’année 2019 confirment une baisse de 0,8 % par rapport à 2018 sur la même période, nous informe le CNC (centre national du cinéma).
Un effet Netflix à tempérer
Pour analyser le nombre d’entrées en France, il est aussi logique de mesurer l’impact des plateformes de SVOD. Dans ce domaine, l’impact serait très minime, explique Richard Patry, qui assure que Netflix est apprécié des Français essentiellement pour les séries télévisées. Le géant américain tente depuis quelques années de percer également dans le monde du cinéma avec des productions cinématographiques. Roma, qui a reçu trois récompenses aux Oscars 2019, montre leurs nouvelles ambitions.
En définitive, la situation n’est pas catastrophique pour le cinéma français, mais il est évident qu’une baisse des fréquentations est de plus en plus visible. Stardust Masterclass, la plateforme de formations en audiovisuel, cinéma et littérature, vous souhaite un bon printemps du cinéma.