En 2018, près de 300 films ont été réalisés. Même si des films comme Les Frères Sisters ou encore Astérix : Le secret de la potion magique ont eu un budget de plus de 30 millions d’euros, respectivement 34,9 et 33,7M, la plupart des films français sortis en 2018 sont bien en dessous et n’auraient pas dépassé les 7 millions d’euros de budget. Une baisse qui s’explique dans un premier temps par une augmentation des films en 2018. Si l’on constate une diminution des budgets, c’est aussi parce qu’il y a de plus en plus de films. Un engouement qui entraîne logiquement une prudence de la part des chaînes de télévision, qui se doivent d’être plus économes lorsqu’un projet leur est proposé. Cette situation alarmante a des répercussions sur les productions indépendantes : « L’image du producteur qui roule en Porsche et fume le cigare est révolue », déclarait le vice-président de l’Union des producteurs de cinéma Xavier Rigault en 2018 dans une interview accordée au journal Le Monde. « Ils ont plus de mal à boucler les financements des films et y apportent souvent les frais généraux de leur société de production et leurs salaires. Ils vivent du fonds de soutien généré par les films qu’ils ont précédemment produits. »
Canal plus… ou moins dépensier
Pour tenter d’expliquer cette baisse des chaînes de télévision, c’est vers Canal+ qu’il faut se tourner. La chaîne cryptée, plus gros investisseur de films français, a vu son investissement baisser de 154 à 114 millions d’euros. La faute à une perte de ses abonnés, et donc à son chiffre d’affaires, lui aussi en chute libre. En octobre dernier, Maxime Saada, PDG du groupe, s’était fendu d’un communiqué sur la fin des négociations entre Canal+ et le cinéma français. Le groupe reprochait notamment aux différents organismes du cinéma français de ne pas prendre en compte la difficulté de Canal+ face à la chronologie des médias.
Ceci étant, Canal+, historiquement considéré comme le « banquier du cinéma français », n’est pas le seul facteur responsable de cette baisse. Si la somme injectée par les chaînes de télé dans le cinéma a diminué de 22,5 % entre 2017 et 2018, pour se fixer à 282 millions d’euros selon le CNC, c’est aussi parce que TF1, M6 et France Télévisions ont également baissé leurs investissements dans les longs métrages. Le groupe dirigé par Delphine Ernotte est d’ailleurs au cœur d’une vive polémique au sujet de la suppression annoncée de France O et France 4. Cette dernière avait notamment investi près de 14 millions d’euros dans l’animation en 2018 (films et dessins animés), soit 40 % de l’investissement de France Télévision dans ce domaine.
Les séries de plus en plus privilégiées
Si les investissements dans les longs métrages sont en perte de vitesse, c’est tout l’inverse qui se produit pour les séries télévisées. Plutôt que d’observer une baisse, on constate selon l’étude du CNC, une hausse globale des investissements par rapport à l’année 2017, à l’exception de Canal+ qui a apporté 69 millions d’euros en 2018 contre 75 millions en 2017. France Télévisions, avec 420 M d’euros investis, est le groupe ayant le plus contribué de l’année 2018. Suivent ensuite TF1 avec 166 millions d’euros, et ARTE avec 80 millions.
Des chiffres qui confirment une stratégie globale plus axée sur les séries télévisées, conformément à la tendance qui voudrait que les séries télévisées soient de plus en plus populaires chez les Français.
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