Depuis un changement de fiscalité, de plus en plus de séries, qu’elles soient françaises ou internationales, sont désormais tournées à Paris. Un renouveau pour la capitale française. Explications.
Paris est magique… et photogénique.
C’est en substance ce que l’on peut conclure de ce rapport présenté dans le JDD, qui dévoile comment la capitale française continue d’attirer les réalisateurs, français ou étrangers. Si la Tour Eiffel a toujours été historiquement plébiscitée par le cinéma, elle l’était largement moins si l’on évoque les séries de télévision. En cinq ans, le nombre de tournages a bondi de 84% avec 1066 productions en 2019, dont 95 pour la télévision. L’émergence des plateformes de SVOD a largement profité à la ville de Paris où des productions étrangères, d’ordinaire cloitrées aux États-Unis, n’hésitent plus à franchir l’Océan Atlantique pour bénéficier du charme de Paris, dont le surnom de Ville Lumière semble particulièrement propice pour les tournages.
Outre les productions françaises, le JDD nous rappelle ainsi que des productions déjà tournés ou à venir sont estampillées Netflix, ou encore Apple :
• Le Bazar de la Charité (TF1)
• Paris Police 1900 (Canal +)
• Validé (Canal +)
• Dix pour cent (France 2)
• Le bureau des Légendes (Canal +)
• En thérapie (Arte)
• Arsène Lupin (Netflix)
• The Eddy (Netflix)
• Gone for Good (Netflix)
• Life Undercover (Apple TV)
Une fiscalité plus avantageuse
Pour expliquer ce nouvel engouement, il faut remonter à 2016, avec la revalorisation de trois crédits sous l’impulsion de la Ministre de la Culture, Fleur Pellerin :
• Le crédit d’impôt international (destiné aux productions étrangères),
• Le crédit d’impôt cinéma (réservé aux films français)
• Le crédit d’impôt audiovisuel (téléfilms, séries, documentaires…).
Une mesure qui permet désormais aux productions, françaises ou étrangères, de bénéficier d’un crédit de 30% (anciennement 20%) sur les dépenses d’un film ou d’une série. Conséquence, plutôt que d’effectuer des tournages à Londres, Berlin, Bruxelles ou dans des pays d’Europe de l’Est où la fiscalité est bien plus généreuse pour les productions cinématographiques (la Hongrie en tête), les réalisateurs n’hésitent plus à tourner dans la capitale française.
“Il est naturel que les séries bénéficiant de budgets importants aient envie de faire d’aussi belles images que le cinéma” déclarait Christophe Girard, adjoint à la culture de la mairie de Paris. Sentiment partagé par Frédérique Bredin : « Le renforcement des crédits d’impôt a considérablement amélioré la compétitivité de la France. Nous attirons chaque année de nouveaux tournages étrangers et même des blockbusters tels que « Mission : Impossible 6 » et « Dunkerque » déclarait l’ancienne présidente du CNC en 2018 lors d’une interview avec le magazine Le Point. « Cependant, la compétition entre les pays pour attirer les tournages et les studios reste rude, car elle permet des retombées économiques très importantes, des emplois qualifiés et un rayonnement médiatique qui contribue à l’attractivité touristique d’une région. Pour les films étrangers, en particulier américains, notre crédit d’impôt concurrence le crédit d’impôt du Canada, de certains pays d’Europe de l’Est et de certains États américains qui entrent dans cette logique de compétition fiscale. »
Ici c’est Paris 18
Outre les productions, le lieu d’un tournage apporte également une plus-value touristique, où les visites de lieux de tournage sont également plébiscitées. Il est désormais possible d’avoir une visite guidée de lieux de tournages de films comme Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, Da Vinci Code, Mission impossible : Fallout, la Môme ou encore Dalida. Point commun de tous ces films, Montmartre, où le cadre et le charme de ce quartier du 18ème arrondissement de Paris sont autant d’atouts particulièrement recherchés par les réalisateurs.
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