« C’était mieux avant »
Critique de film depuis plusieurs années, Éric Neuhoff dresse, sur près de 144 pages, un portrait peu flatteur du cinéma français, dans lequel des acteurs, actrices, producteurs et réalisateurs en prennent pour leur grade. En pleine promotion pour son livre, le journaliste explique sa vision du cinéma français d’aujourd’hui, non sans une pointe de nostalgie : « Je vais voir 200 films français par an sur les 250 qui sortent chaque année et je n’en pouvais plus. (…) Le cinéma français est un écran plat et, à de très rares exceptions, on sort de la salle complètement déçu », affirme-t-il dans une interview accordée à Europe1. En plus de critiquer la qualité des films, Éric Neuhoff remet également en cause les conditions des financements : « Le mauvais entraîne la disparition des bons. Maintenant, il faut être un fonctionnaire, puisque les films sont financés entièrement avant de faire la moindre entrée. Donc il faut les télévisions, le CNC, les régions… Le producteur ne risque rien, il est salarié, il décroche son téléphone pour faire un tour de table, alors que c’est un métier qui devrait être fait par des fous, des passionnés, des escrocs, un producteur qui a envie de coucher avec l’actrice, un réalisateur qui veut être connu (…) Dans les années 1960, les producteurs allaient jouer à la roulette pour payer les équipes, c’est pour ça que les films étaient meilleurs, si personne ne risque rien, tout le monde s’en fiche. » Un coup de gueule qui avait déjà été constaté par Vincent Cassel. En 2018, l’acteur français a publié sur son compte Instagram un montage dans lequel il dénonçait le manque de créativité dans le cinéma français : « Formatage, du manque d’invention, de la flemme et du nivellement par le bas des distributeurs ».
L’empire contre-attaque
De son côté, le réalisateur Cédric Kahn a également contesté la vision du livre : « Je ne trouve pas que le cinéma français va mal. Je ne partage pas cette analyse. Je trouve qu’il produit encore beaucoup de films très originaux. Je le trouve assez passionnant, même dans ses fragilités. C’est vrai que ce système français, c’est à la fois notre force et notre fragilité, parce qu’on est un peu déconnectés des réalités, un peu protégés. Il y a beaucoup de films qui se produisent, donc forcément, beaucoup de choses plus ou moins bien. Mais je trouve qu’il est riche. »
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