Elles ne sont pas forcément connues du grand public, mais gagneraient à l’être. Instaurées en 1985, les Sofica sont des SOciétés pour le Financement de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle. Sous l’égide du CNC, ces sociétés collectent des fonds auprès des particuliers, consacrés uniquement au financement d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles. L’objectif étant à la fois que des particuliers puissent soutenir l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel et que les professionnels de l’industrie en bénéficient. Un soutien qui se fait sous certaines conditions : d’abord éligible pour les films en dessous de 8 M€ de budget, et pour le premier ou deuxième film d’un réalisateur. Avec une enveloppe globale de 63 M€ pour l’année 2018, 12 sociétés gèrent ces investissements pour l’année 2019 :
• Cineaxe
• Cinecap 3
• Cinemage14
• Cineventure 5
• Cofimage 31
• Cofinova 16
• Indefilms 8
• La banque Postale Image 13
• Manon 10
• Palatine Étoile 17
• SG Image 2018
• SofitvCine 7
Selon l’Association de représentation des Sofica, ces fonds ont récolté depuis 1985 plus d’1,6 milliard d’euros, qui ont contribué au financement de 2 000 films. « C’est un poste d’évaluation extraordinaire. Nous recevons un grand nombre de projets, avec leur financement, ce qui nous permet de connaître et d’évaluer les tendances du marché aussi bien d’un point de vue artistique que financier », nous rapporte Caroline Dhainaut, directrice générale de Bellini Partners.
L’année 2018 en chiffres
Dans son rapport annuel, le CNC a pris soin de publier le bilan des Sofica pour l’année 2018. Parmi les 63 millions d’euros récoltés en 2017, 56 M sont allés directement dans la production cinématographique et audiovisuelle. Le total investi se répartit de la manière suivante :
– 77,8 % par contrat d’association à la production. 81,9 % de ces contrats sont destinés à des œuvres cinématographiques et 18,1 % à des œuvres audiovisuelles
– 22,2 % sous forme de souscription au capital de sociétés de réalisation.
Des financements qui ont permis la réalisation de plusieurs films présents au Festival de Cannes 2019, avec 9 films présentés, dont 4 films en sélection officielle :
• Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin,
• Les Misérables de Ladj Ly (Prix du Jury),
• Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma (prix du scénario),
• Sibyl de Justine Triet.
Hors compétition
• Les Plus Belles Années d’une vie de Claude Lelouch,
• La Belle Époque de Nicolas Bedos,
• Hors normes d’Olivier Nakache et Éric Toledano.
Films dans la sélection Un certain regard
• Jeanne de Bruno Dumont (mention spéciale du jury),
• Chambre 212 de Christophe Honoré (prix d’interprétation pour Chiara Mastroianni).
Pour la 44e cérémonie des Césars, 13 films nommés dont 3 films primés ont bénéficié d’un ou plusieurs investissements SOFICA :
• Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin (César du meilleur premier film, du meilleur espoir féminin et du meilleur espoir masculin),
• Dilili à Paris de Michel Ocelot (César du meilleur film d’animation),
• Les Chatouilles d’Andréa Bescond et Éric Métayer (César de la meilleure adaptation et de la meilleure actrice dans un second rôle).
Les Sofica, pour une cible plutôt aisée
Si les Sofica ne sont pas connues du grand public, c’est aussi parce qu’elles visent une cible particulière. L’année dernière, un rapport faisait état de 6 800 foyers qui avaient utilisé ce dispositif fiscal. Parmi ces 6 800 foyers, 80 % d’entre eux touchaient plus de 51 000 euros par an, 50 % étaient au-delà des 83 500 euros. Les Sofica visent donc des épargnants plutôt aisés qui bénéficient en retour de larges avantages fiscaux, à savoir une réduction d’impôt allant de 30 % à 36 % des sommes investies, parfois plus quand « la Sofica s’engage à consacrer au moins 10 % de ses investissements dans des sociétés de production et dans l’acquisition de droits sur les recettes d’exploitation à l’exportation », nous rapporte le site internet lopinion.fr
Pour les particuliers ayant investi dans des Sofica, la réduction d’impôt peut donc atteindre 8 640 euros par an. « L’intérêt pour un particulier d’investir dans une SOFICA est l’avantage fiscal qui est de 48 % de l’impôt sur le revenu, plafonné à 18 000 € par foyer fiscal, en contrepartie du risque de perte de capital et d’un blocage des fonds pendant une durée maximale de 10 ans, qui peut être réduite à 5 ans après autorisation de demande de liquidation anticipée délivrée par la DGFIP », souligne Caroline Dhainaut. Les Soficas ne sont pas pour autant sans risques pour les particuliers. « En général, il faut se mettre dans l’état d’esprit que si l’on sort de ce placement sans gains ni pertes, c’est déjà très bien », rapportait Guillaume Luchini, associé fondateur du cabinet Scala Patrimoine, pour le site l’opinion.fr
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