Bonne nouvelle ! Le livre sur lequel vous avez passé deux ans d’écriture intensive n’est pas si mauvais, il est même très bon, et un éditeur souhaite le publier. Avant sa publication, tout auteur est en droit de réclamer une avance lors de la signature de son contrat d’édition. Cette avance porte le nom d’à-valoir et constitue un montant versé par l’éditeur. Cet à-valoir est souvent sujet à discussion, voire à tension. L’industrie du livre n’est pas aussi idyllique qu’il n’y paraît, et beaucoup d’éditeurs jouent sur l’impatience, la naïveté et la méconnaissance des auteurs pour volontairement occulter l’à-valoir. Il est pourtant indispensable pour un auteur de pouvoir toucher une première avance sur les droits d’auteur. D’une part pour rémunérer le travail de l’auteur avant que la commercialisation de l’ouvrage ne démarre, mais aussi pour mesurer le sérieux d’une maison d’édition. Un éditeur qui ne verse pas d’à-valoir ou un montant assez faible (moins de 500 euros) ne sera pas forcément le plus motivé à l’idée de promouvoir l’ouvrage. En revanche, une maison d’édition qui verse un bon à-valoir aura tendance à se démener afin que l’investissement soit rentable.
Quel à-valoir pour un premier roman ?
Qu’il tienne dans ses mains un futur best-seller ou un énième livre qui se rajoute à sa collection, un éditeur sera toujours tenté de jouer sur l’inexpérience de l’auteur. Tout écrivain ayant fini d’écrire son ouvrage se retrouve dans l’impatience de signer un contrat d’édition. C’est pourtant le moment où il faut prendre son temps et analyser quel serait le meilleur contrat, mais également la maison d’édition qui serait la plus à même de promouvoir au mieux un livre. Avec ce premier livre, un jeune auteur fera ses premiers pas dans une industrie où tout est déjà calibré pour les novices. En moyenne, on peut espérer toucher entre 1 000 et 2 500 euros pour un premier livre. En guise d’exemple, pour son premier roman Harry Potter à l’école des sorciers, JK Rowling a reçu un à-valoir de 1 500 livres (environ 2 200 euros) de son éditeur Bloomsbury Publishing.
Les pièges à déjouer
Ne pas recevoir le chèque lors de la signature. Beaucoup de maisons d’édition rechignent à donner un à-valoir. Lorsqu’elles en sont contraintes, elles utilisent des méthodes peu nobles pour gagner du temps. Ainsi, il est important de réclamer le chèque lors de la signature du contrat d’édition. Autrement, ce sera au bon vouloir de l’éditeur, autant dire que ça peut prendre des jours, comme des semaines, voire des mois.
Rembourser l’à-valoir. Un à-valoir n’est pas remboursable ! Et ce, quelles que soient les ventes du livre. Si l’éditeur n’est pas en mesure de publier l’ouvrage, ou annule un contrat pour quelconque raison, un auteur n’est en aucun cas tenu de rembourser l’à-valoir.
Accepter n’importe quelle somme. Un à-valoir représente une avance sur les ventes d’un ouvrage. Si vous estimez que cette avance est bien trop faible par rapport à vos ambitions, vous êtes en droit de négocier une somme plus élevée. Voir un autre éditeur peut également faire jouer la concurrence.
Négocier à distance. Les négociations concernant le montant de l’à-valoir sont semblables à un entretien d’embauche. Dans ces discussions impliquant de l’argent, il est vivement recommandé de rencontrer physiquement l’éditeur. Autrement, il faudra attendre par courrier chaque étape du contrat.
Un paiement en plusieurs fois. Payer un à-valoir en plusieurs fois est possible si le montant est assez élevé. L’auteur et l’éditeur doivent dès lors se mettre d’accord sur des dates précises pour les futurs versements. Pour un à-valoir de moins de 3 000 euros, il convient d’exiger un versement en une seule fois.
Le meilleur conseil reste encore de lire attentivement les détails d’un contrat et de prendre son temps. Dans l’idéal, il est aussi recommandé de faire relire votre contrat par un avocat, si possible spécialisé dans la propriété intellectuelle. Parce qu’un contrat vous lie et vous engage sur de nombreuses années, il vaut mieux être trop précautionneux que passer à côté d’une clause importante qui pourrait avoir des répercussions désastreuses en cas de succès. Veillez également à vérifier que la clause d’adaptation cinématographique ou audiovisuelle soit bien conforme à vos attentes.
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