C’est un exercice difficile que de présenter son projet. Entre stress et envie de trop bien faire, il est souvent courant que la fameuse note d’intention soit bâclée. Stardust MasterClass vous livre quelques conseils.
Une œuvre, qu’elle soit cinématographique ou littéraire, se doit d’être accompagnée d’une note d’intention. Assez différente de la lettre de motivation, elle doit faire apparaître toute l’ambition d’un auteur pour son projet. Un producteur ou un éditeur qui lira cette note d’intention, parfois appelée « lettre d’intention », doit pouvoir comprendre les intentions d’une œuvre. Comment l’auteur en est arrivé à écrire ce projet, pourquoi ça lui tient tant à cœur, et potentiellement ce que ça pourrait apporter à un producteur. Cette note d’intention, beaucoup l’écrivent avec appréhension et insécurité, pensant que s’ils écrivent trop peu, trop ou les mauvaises choses, cela pourrait signifier la fin de leurs espoirs et de leurs rêves de scénariste avant même d’avoir vraiment une chance de commencer. Très importante, elle ne surpasse pas pour autant un scénario. Elle a en revanche le mérite d’être particulièrement scrutée.
De l’aveu de beaucoup de producteurs, la note d’intention et le synopsis sont souvent les premiers documents lus lorsqu’un dossier parvient à leur table. Non pas que la note d’intention soit le document le plus important, mais sûrement parce qu’il est rapide à lire (une à deux pages). En outre, ils voient en cette note d’intention une première marque de confiance.
Death note
Que l’on soit clair, la note d’intention ne sauvera pas un scénario ou un manuscrit mal écrit. En revanche, elle peut être le facteur x si un producteur trouve un intérêt à un scénario sans être complètement emballé dans un premier temps. À travers une note d’intention, l’objectif est à la fois de donner envie de se plonger dans le synopsis, la bible ou le scénario, de dissiper les incertitudes et de servir d’entrée avant le plat principal. Pour cela, il convient tout de même de respecter quelques règles fondamentales :
Parler de soi. – La note d’intention est le moment où l’on se met en avant. Un éditeur ou un producteur veut comprendre qui vous êtes, comment vous en êtes arrivé à vous lancer dans un scénario ou une œuvre littéraire. Plutôt qu’une présentation banale, on doit pouvoir comprendre les ambitions, le cheminement, les pensées et dans certains cas le vécu de l’auteur.
Expliquer le thème principal. – Que ce soit un roman ou une œuvre cinématographique, il est utile de détailler très brièvement la trame de votre histoire, et comment vous comptez l’exploiter. Pour un film comme Joker (2019), on peut aisément deviner que la note d’intention se porte sur l’aspect mental du personnage. Dans le cadre d’un documentaire ou d’un essai, il faut davantage souligner le caractère social ou politique. Dans tous les cas, il faut pouvoir adopter le ton de son œuvre et aller à l’essentiel.
Comprendre votre interlocuteur. – On n’envoie pas un scénario ou un roman à n’importe qui. Le producteur ou l’éditeur doit pouvoir trouver un intérêt à votre histoire. Si celui-ci est spécialisé dans les films ou roman d’horreur, la présentation d’une histoire d’amour ne serait pas forcément des plus pertinentes. Même si un scénario est bon, il doit pouvoir s’insérer dans la ligne éditoriale de l’éditeur/producteur. Cibler nommément son interlocuteur est également une bonne façon de montrer que l’on a fait un effort de recherche.
Une phrase clé. – La logline est un argument de vente, mais également un argument de séduction pour un producteur. Une bonne logline donnera un peu plus de consistance à une note d’intention et permet de résumer son histoire en une phrase toute simple : « Un rat parisien fait équipe avec un chef en herbe sans talent pour combattre la convention et les critiques afin de prouver que n’importe qui peut cuisiner et ouvrir son propre restaurant. » Telle est la logline du film Ratatouille sorti en 2007. De par cette simple phrase, un producteur va avoir une idée claire du projet et sera dès lors beaucoup plus tenté de lire en profondeur un scénario.
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