Cet acronyme est bien connu en France, car pour beaucoup il évoque de très grands souvenirs. L’Institut National de l’Archive (INA) est la mémoire audiovisuelle de la France. Depuis sa création en 1974, l’institut n’a de cesse de se réinventer, remettant les archives dans l’actualité française.
C’est suite à la loi 7 août 1974 relative à la radiodiffusion et à la télévision que l’Institut national de l’audiovisuel voit le jour. Lancée officiellement le 1er janvier 1975, l’INA a pour mission de regrouper trois services de l’ORTF (office de radiodiffusion-télévision française), à savoir les archives, la formation professionnelle et la recherche. Pour cela, elle hérite également du fonds historique des émissions produites par la RDF (radiodiffusion française), et la radiodiffusion-télévision française (RTF). Ces services, lancés par le General de Gaulle, étaient entièrement contrôlés par le ministère de l’Information, ne disposant dès lors d’aucune autonomie. À la suite de longues grèves pour exiger une plus grande indépendance, l’ORTF éclate en 1974, laissant place à sept sociétés différentes : TF1, A2 et FR3 en télévision, Radio France pour la radio, et trois établissements publics : Télédiffusion de France (TDF), Société Française de Production (SFP) et l’Institut National de l’Audiovisuel.
Seule rescapée de la loi du 7 août 1974
Contrairement à la TDF et la SFP, qui ont progressivement disparu d’année en année (la SFP ayant fermé en 2010), l’INA n’a pas cessé de se développer. Outre la sauvegarde des archives, l’institut a également pour charge les droits d’exploitation sur les émissions produites par les diffuseurs publics, mais également sous forme de mandats les archives de l’AFP, les programmes d’actualité et de sport de TF1 et les programmes de producteurs privés. À ce jour, l’INA aurait à sa disposition plus d’1 million d’heures de télévision, plus d’un million d’heures de radio, et plus d’un million de photos. Conscient que ces archives doivent être minutieusement sauvegardées, l’INA instaure un plan de sauvegarde de numérisation en 1999.
L’INA également au service du web
La conservation des archives certes, mais une vision portée sur l’avenir. Après la conservation d’émissions télévisuelles et radiophoniques, l’INA a développé en 2006, en collaboration avec la Bibliothèque Nationale de France, un archivage des sites web français. Près de 24 milliards de fichiers internet ont été répertoriés chez l’INA, peut-on lire sur le site officiel. Avec près de 138 000 abonnés sur Twitter, l’INA a également abordé le virage des réseaux sociaux : « À l’heure où les nouvelles générations ont accès à d’innombrables vidéos via les réseaux sociaux, notre but est de mettre en perspective, de montrer que l’Histoire est un éternel recommencement, que les images de migrants naufrageant au large de Lampedusa ressemblent, tragiquement et terriblement, à celles filmées en mer de Chine en 1979 », déclarait Laurent Vallet, PDG de l’INA dans une interview accordée à un magazine de l’école Sciences-Po. « La technique est efficace, notamment pour s’adresser de manière journalistique aux moins de 30 ans, adeptes des réseaux sociaux et moins touchés par les remarquables documentaires historiques de 52 ou 90 min que produit ou coproduit l’INA depuis 40 ans pour les cases de deuxième partie de soirée des grandes chaînes hertziennes », poursuivit-il.
Depuis son siège à Bry-sur-Marne (94), l’INA propose également des formations à destination des étudiants et des professionnels, et l’école de l’INASUP, présentant près de 14 formations, reconnues par l’État et par la Commission Nationale de la Certification Professionnelle (CNCP). Parmi elles, des formations en présentiel dédiées à l’écriture de scénario, aux séries TV ou aux documentaires. Tout comme Stardust MasterClass, qui propose des formations en e-learning sur le cinéma, l’écriture et l’audiovisuel, l’INA a à cœur d’offrir une gamme de formations à ceux qui sont passionnés par ces différentes thématiques.