« Des salles de cinéma aux étals des libraires : un scénariste change de plume ».
En 1996, Michel Fessler co-écrivait le scénario de Ridicule, aux côtés de Rémi Waterhouse et Éric Vicault, pour la caméra de Patrice Leconte. Ce premier voyage au Grand siècle sera suivi d’autres incursions avec les séries Versailles, le rêve d’un roi, La légende de Versailles ou Louis XV, le soleil noir.
Ce sont plus de quarante films qu’il a ensuite signés dont Hanuman, La Marche de l’empereur, Farinelli et plus récemment Le petit Nicolas : qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ou encore Le Chêne.
Alors qu’il s’apprête à réaliser son premier long métrage, une adaptation en images réelles de Bambi, d’après le roman original de Félix Salten paru en 1923, Michel Fessler a sauté le pas d’une nouvelle écriture : celle d’un roman. Historique, pour ne pas être totalement dépaysé.
Le sang des miroirs (Éditions Télémaque) en librairie le 17 mai prochain, met en scène le premier grand vol industriel de l’histoire : celui du secret de fabrication des miroirs vénitiens par la France, sur ordre de Louis XIV, ulcéré d’avoir à dépenser des fortunes et ruiner le royaume, pour parachever la galerie des glaces de son palais de Versailles en pleine construction. La Sérénissime n’est naturellement pas disposée à se laisser dépouiller sans coup férir et le jeune peintre français, assistant du peintre Le Brun, chargé bien malgré lui de cette mission, va vite en éprouver les dangers.
« Michel Fessler a le talent et l’imagination pour entraîner le lecteur dans des histoires qui semblent parfois à la limite du vraisemblable, alors qu’elles sont ancrées dans le réel, fut-il celui d’autres époques, et qui, toujours, nous captivent, » selon Patrice Leconte.
Comme dans Ridicule, les dialogues sont souvent, au cœur de l’intrigue. Ceux qu’on trouve dans la bouche des figures historiques tel le roi Soleil sont d’ailleurs pour la plupart historiques et authentiques. Les décors ont aussi une place prépondérante, ici le chantier de Versailles, la lagune de Venise, ses canaux et palais évoqués au fil des chapitres. Leur reconstitution est laissée non plus aux décorateurs, costumiers et accessoiristes, mais au seul soin des mots et de l’imagination du lecteur.
« À la différence du scénario, l’écriture romanesque donne la sensation et la jouissance d’être tout à la fois, l’acteur, le réalisateur, le monteur et le musicien de son propre film !
Dans l’écriture scénaristique, j’ai goûté les joies de la vitesse, de l’émotion et de l’action… Grâce à l’écriture romanesque, j’ai pris plaisir à la musique des mots, et à l’intimité psychologique avec mes personnages ! » raconte Michel Fessler.
Nul doute que la lecture du Sang des miroirs pourrait inspirer un producteur et susciter une adaptation : la boucle serait ainsi bouclée !
Michel Fessler est intervenant dans la Stardust Masterclass Métier scénariste, « Écrire le scénario de son film : de la page blanche à l’écran ».